Propassif : actualités formation et labellisation bâtiments passifs

30 avril 2025

Pôle Petite Enfance de Brocéliande (EAJE) 

NEWSLETTER #46 : AVRIL

Le mois d’avril s’installe avec ses promesses de renouveau, de lumière et de créativité.
 


L'Édito,

Le mois d’avril s’installe avec ses promesses de renouveau, de lumière et de créativité. Tandis que la nature s’éveille, nous aussi avons envie de nouveautés, d’élan et de belles initiatives !

Pôle Petite Enfance de Brocéliande (EAJE) 
Le projet de l’EAJE (Espace d’Accueil Jeune Enfant) de Brocéliande récemment labelisé Passivhaus catégorie Classique par l’intermédiaire de Propassif s'inscrit dans un site naturel en périphérie de Bréal-sous-Montfort, riche en biodiversité. Conçu pour limiter ses besoins énergétiques, le bâtiment répond à de forts enjeux environnementaux par l'utilisation de matériaux biosourcés.  

Labellisé Passivhaus, cet établissement recevant du public (ERP) repose donc sur une structure et une charpente en bois, et privilégie des matériaux biosourcés. Les parois extérieures sont réalisées en ossature bois, associée à une isolation en fibre de bois et ouate de cellulose recyclée, renforçant ainsi le faible impact carbone du bâtiment.

Porté par l’agence Quinze Architecture et le bureau d’études Hinoki, le projet a été récompensé par le Prix régional de la construction bois et biosourcée Bretagne 2024.

Destiné à accueillir des espaces communs et d’échanges, le bâtiment favorise la complémentarité des actions locales (coordination petite enfance, services PMI, médecin, guichet RPAM). Il intègre des salles de vie, d’animation, ainsi que l’ensemble des équipements nécessaires au bon fonctionnement d’un lieu dédié à la petite enfance.

La conception s'appuie également sur des menuiseries Minco à triple vitrage, certifiées par le Passivhaus Institut et fabriquées en France, ainsi qu'une ventilation assurée par une VMC double flux avec récupération de chaleur. Le chauffage est fourni par une pompe à chaleur couplée à une centrale de traitement d'air, permettant un chauffage par l’air, économe en énergie.

Le bâtiment atteint une excellente étanchéité à l'air, avec un taux de renouvellement (n50) inférieur à 0,6 critère fondamental pour la performance passive et garantissant un confort thermique intérieur optimal.

Enfin, la toiture plate accueille un ensemble de panneaux photovoltaïques, destinés à couvrir les besoins énergétiques du bâtiment par une production d’énergie renouvelable. Le bâtiment est quasiment labellisé Passivhaus Plus, la catégorie dédiée aux bâtiments qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment : il n’aura manqué que quelques mètres carrés pour qu’il le soit.  

Crédit photos : François Quideau ( interval photo )

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Moisissures au musée de Brest : un drame évitable grâce aux bâtiments passifs

[https://www.beauxarts.com/grand-format/a-brest-des-moisissures-sur-les-tableaux-contraignent-le-musee-des-beaux-arts-a-fermer-pour-plusieurs-annees/?utm_source=firefox-newtab-fr-fr]
Le Musée des Beaux-Arts de Brest a récemment annoncé sa fermeture pour plusieurs années, à cause d’un fléau insidieux mais redoutable : les moisissures.

Plusieurs œuvres de la collection ont été gravement endommagées, victimes d’un environnement intérieur mal contrôlé. Ce problème, qui touche aussi bien les bâtiments anciens que certains édifices modernes mal conçus, aurait pourtant pu être évité avec une approche architecturale plus adaptée aux enjeux actuels : celle des bâtiments passifs.

Les moisissures apparaissent généralement lorsque l'humidité ambiante est mal régulée et que la ventilation est insuffisante. Or, les bâtiments passifs sont précisément pensés pour offrir une qualité de l’air optimale et une régulation thermique naturelle. Grâce à une isolation renforcée, une étanchéité à l’air maîtrisée et une ventilation double flux, ces constructions assurent un climat intérieur stable et sain, sans condensation – terrain de jeu idéal pour les moisissures.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les bâtiments passifs ne sont pas réservés aux logements neufs : ils peuvent aussi inspirer les rénovations de lieux culturels, comme les musées, où la préservation des œuvres d’art dépend largement de la qualité de l’environnement intérieur. La situation du musée de Brest montre à quel point il est urgent d’intégrer ces principes dans les politiques de rénovation et de construction publiques.

En plus de protéger le patrimoine, les bâtiments passifs permettent des économies d’énergie significatives et participent à la lutte contre le réchauffement climatique. Un modèle d’avenir, pour que la culture puisse continuer de s’épanouir dans des conditions saines et durables. Actuellement il y a un petit musée en France qui met en œuvre ces principes : c’est le musée de batteries d’Azeville : Musée Kazino D'Azeville (2019) . Des projets plus conséquents sont en train de voir le jour. Nous vous en reparlerons lorsqu’ils seront plus avancés

Sources : https://www.beauxarts.com/grand-format/a-brest-des-moisissures-sur-les-tableaux-contraignent-le-musee-des-beaux-arts-a-fermer-pour-plusieurs-annees/?utm_source=firefox-newtab-fr-fr

 


Ailleurs dans le monde

Le musée d’Art de Ravensburg : un exemple de musée passif en action

https://passivehouse-database.org/index.php?lang=en#d_2951

À l’inverse de la situation à Brest, certains établissements culturels ont fait le choix de l’innovation architecturale pour allier performance énergétique et conservation des œuvres. C’est le cas du musée d’Art de Ravensburg, en Allemagne, qui est le premier musée au monde à avoir reçu la certification "Passivhaus".

Inauguré en 2013, ce musée est un véritable pionnier. Il combine une excellente isolation thermique, une ventilation à double flux hautement performante, et une récupération optimale de la chaleur. Résultat : une consommation énergétique extrêmement basse (environ 20 % de celle d’un musée classique) et un climat intérieur parfaitement stable, sans risque de condensation ou de moisissures.

Ce projet prouve qu’il est possible de concilier exigences muséographiques, esthétisme architectural et durabilité environnementale. Les œuvres sont protégées, les visiteurs profitent d’un confort remarquable, et la planète respire un peu mieux.

Le musée d’Art de Ravensburg montre la voie : la construction passive n’est pas une utopie, c’est une réalité déjà bien ancrée dans certains pays. Une source d’inspiration précieuse pour repenser les musées de demain, à Brest et ailleurs.
[https://passivehouse-database.org/index.php?lang=en#d_2951]


Le portrait du mois


Aujourd'hui, c'est Béryl Lasfarge qui répond à nos questions.


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Présentez-nous votre entreprise et votre parcours professionnel.

Nichée à Gif-sur-Yvette depuis 2021, notre agence se distingue par son engagement envers des pratiques architecturales durables, en évitant le béton au profit de matériaux nobles et bio-sourcés. Inspirée par les principes du Feng Shui, chacun de nos projets est une symbiose alliant confort, esthétisme et efficacité énergétique.

Nous réalisons des projets de type: maisons passives, rénovation complète, extension. Nous ne sommes pas seulement créateur de maisons, nous invitons nos clients à découvrir un mode de vie harmonieux, où chaque espace raconte une histoire unique, reflet des aspirations des valeurs et du mode de vie de ses habitants.

En alliant esthétique et fonctionnalité, nous visons à créer des habitations qui non seulement répondent aux besoins actuels, mais anticipent également les défis futurs liés à l'environnement. Grâce à notre expertise et notre vision, nous aspirons à transformer l'architecture en un art de vivre, où chaque projet d’habitat devient un véritable sanctuaire de bien-être.

Notre engagement envers la durabilité et l'innovation continue de nous positionner comme un acteur clé dans le domaine de l’architecture. Je suis architecte HMONP, diplômée de l’école d’Architecture de Paris-Malaquais en 2010.

J’obtiens en 2012 un diplôme en Construction Projet Management à New York, spécialisé en architecture d’intérieur. Soucieuse de garder l’harmonie des espaces que je dessine, je complète ma formation avec une certification en Feng Shui . Avec Alexander, nous créons en 2016 notre propre agence d’architecture dédiée au marché privé.

Alexander est co-fondateur de la société, passionné par l’utilisation des matériaux bio-sourcés et l’optimisation énergétique, il sélectionne les entreprises et m’assiste dansde nombreuses phases de votre projet: Relation client, Mise en plan informatique, Conception, Suivi de chantier.


Pour quelles raisons avez-vous choisi de développer le standard passif ?

Par conviction personnelle dans un premier temps puis par engagement et éthique professionnelles ensuite. Nous avons eu une véritable révélation à la projection du film documentaire « DEMAIN » de Cyril Dion. Par la suite, nous nous sommes passionnés pour la construction en bois/paille et nous nous sommes lancés dans l’aventure de notre propre maison passive en ossature bois/isolant paille certifiée passive.

Nous avons par la suite compléter nos formations diverses par des MOOC, des webinaires et surtout la certification CEPH, Concepteur Européen Passive Houses.

Selon vous quelles sont les compétences/connaissances incontournables pour réaliser dans les règles de l’art un projet de construction/rénovation passive ?

Le passif est un standard très exigeant qui doit respecter beaucoup de règles mais qui demande aussi de faire preuve de logique. Il n’y a pas de secret, il faut avant tout s’entourer d’une équipe solide et fiable d’experts du passifs ( ingénieurs, thermiciens, certificateurs, architectes, fournisseurs, entrepreneurs ). Tous les acteurs doivent être mobilisés et investis pour porter un projet de construction/rénovation passive. Les formations CTB, CEPH Expert, PHPP sont indispensables.

En passive il est également primordial de bien connaître le contexte environnemental du projet pour ajuster au mieux les choix architecturaux et techniques.

Nous sommes en train de traverser une crise qui touche le prix des matières premières, comment faites-vous face à cette situation ?

En tant qu’architecte, nous sommes bien sûrs conscients de ces problématiques. Afin de faire fonctionner correctement tout le process du projet, il faut faire les bons choix dès le départ et étudier les variantes possibles de matériaux versus le budget des clients. C’est également dans les échanges avec les entreprises que nous pouvons trouver des solutions car finalement ce sont eux qui sont en avant poste dans l’approvisionnement de ces matières. Nous sommes donc à l’écoute de part et d’autre pour concilier durabilité des matériaux et qualité versus budget.


A l’heure actuelle, pensez-vous que le passif soit la solution pour rendre la construction plus soutenable et pourquoi ?


Le passif est avant tout un objectif de construire mieux, plus intelligemment et en totale conscience des problématiques environnementales. Il y a également un aspect humain pour offrir un confort indéniable aux espaces de vie, d’activités, d’équipements publics, etc…Il y a un vrai « bon sens paysan » qui guide les choix du passif. Pour rendre la construction plus soutenable, il faudrait d’abord pouvoir démocratiser le passif au plus grand nombre et auprès de tous ceux encore réticents à l’expérimenter. Dans des pays limitrophes à la France, cela est une norme acquise depuis bien longtemps. De vrais prouesses architecturales sont réalisées en passif avec des résultats de confort, de consommation, d’optimisation des énergies de toute sorte, gage de la soutenabilité du passif.

Enfin pour consolider les bases du passif, il faudrait un véritable engagement de l’état envers ce type de construction (réduction de la taxe d’aménagement, adaptation des PLU du fait de d’exemplarité écologique ou thermique des projets, aides concrètes à la construction, etc…)

Pourriez-vous partager un moment mémorable ou une réalisation dont vous êtes particulièrement fier dans votre parcours professionnel ? Expliquez votre choix.

La question est difficile dans le sens où chacune des réalisations, chaque famille accompagnée dans leur projet est une aventure humaine forte, riche en émotions, en partage, en rencontres, en solutions techniques et esthétiques. Nous créons au quotidien des cocons de vie, des lieux de rencontres, etc…

La fierté vient peut-être sur les projets de ces dernières années d’avoir amener nos clients à une prise de conscience environnementale dans leurs choix de finitions par exemple ( peinture à base d’algues de Bretagne, parquet made in France, menuiseries fabriquées en France, mobilier recyclé, etc… ). Plus globalement nous avons de plus en plus de demandes de projets de construction neuve en ossature bois/ isolant paille. Par ailleurs nos entreprises, nos partenaires commencent également à être en demande de formations ciblées sur le passif. Ce sont des victoires à petite échelle mais dont nous sommes fiers.

Merci Béryl pour cet échange et ce retour d'expériences !


Nos formations
CBP et CEPH

Concevoir un Bâtiment de type Passif
Prochaine session 4 septembre 2025

CEPH Expert
 Devenir expert en conception de bâtiments passifs
Prochaine session 10 juillet 2025

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