30 juin 2025
L’été approche à grands pas, les journées s’allongent et l’énergie monte. Ce mois-ci, nous vous proposons un condensé d’actualités, d’inspirations et de bonnes idées pour bien démarrer la saison.
Les bâtiments passifs de la ZAC de Plaisance
Situé au bord de canal d’Ile-et-Rance dans la ville de Rennes, la ZAC de Plaisance a permis la construction de 20 bâtiments dont 2 avec une labellisation Passive Classique et 3 au standard Bâtiment Sobre en Energie.
Malgré des bâtiments d’apparences similaires, les 2 conceptions passives présentes sur le projet montrent des différences notables.
Les bâtiments labellisés BSE, en R+5, sont en parois béton et toiture en plancher bois. Les logements communiquent directement entre eux par des circulations aveugles et la maîtrise d’oeuvre a fait le choix d’une ventilation centralisée.
Les bâtiments labellisés Passif Classique, allant de R+2 à R+3, ont été réalisés en parois mixtes Bois/Béton. Les logements sont beaucoup plus indépendant avec notamment des accès par coursives extérieures ainsi que des CTA et un chauffage électrique individualisés.
Le choix d’une ITI (16 cm de PSE) pour les parois verticales a impliqué une conception tournée autour de la réduction et/ou la suppression de certains ponts thermiques. Tout d’abord, les jonctions planchers intermédiaires/murs de façade sont assurées par des rupteurs de ponts thermiques sur l’ensemble des linéaires et les coursives extérieures pont été complètement désolidarisées. Les volets ont été complètement séparés de l’enveloppe chauffée tout en gardant leur efficacité
Au niveau des menuiseries extérieures, on y retrouve des châssis en bois posés en applique intérieure (car isolation en ITI). La désolidarisation complète des volets par rapport à l’enveloppe chauffée a permit de faciliter la mise en œuvre (efficacité thermique et meilleure étanchéité à l’air). Les balcons et autres débords de façades, très présents sur le projet, ont été dimensionnés minutieusement afin de permettre un vrai confort de vie sans pénaliser les apports solaires hivernaux, essentiels pour le fonctionnement d’un bâtiment passif.
Concernant la partie chauffage et ECS, les stations de production devant couvrir les besoins de nombreux bâtiments, 3 systèmes différents ont été installés. Le projet a alors été codé sur la V10 du PHPP permettant de prendre en compte des installations plus complexes.
On retrouve donc un chauffage sur air neuf dont la production est assurée par une chaudière gaz, une PAC géothermique et une batterie électrique pour les jours les plus froids. Afin de limiter les consommations du réseau de distribution d’ECS, chaque bouclage , déjà fortement calorifugé, dessert plusieurs bâtiments. Certains bouclages ont été enterrés profitant ainsi du caractère isolant du sol afin de limiter les déperditions en période hivernale.
Le portrait du mois
Aujourd'hui, c'est Pierre BRULE qui répond à nos questions.
Présentez-nous votre entreprise et votre parcours professionnel.
Nous sommes 3 architectes Associés : Anne Sylvie Joyeux, Pierre Edern Brulé et Jean Maxime Boyer.
Depuis la création de l’agence d’architecture Brulé Architectes Associés, notre équipe d’architectes et de concepteurs vise à établir de nouvelles stratégies, respectueuses de la nature, de l’homme, avec le souci permanent de la réduction des impacts environnementaux à travers la conception d’ouvrages bioclimatiques. Précurseurs du Passivhaus dans le grand ouest, notre agence base sa pratique sur la rigueur, la sobriété et la performance du bâti pour le confort de tous. L’agence Brulé Architectes Associés a réalisé sur les 15 dernières années 20 projets PASSIVHAUS dont 5 certifiés et 3 en cours de certification.
La capacité de notre équipe à proposer des solutions innovantes, pérennes, économes en énergies, est confortée par l’expérience acquise dans le cadre de la réalisation de bâtiments très performants, dans des domaines variés tels que le logement, le tertiaire, l’enseignement, le socio-culturel ou encore la santé. L’ensemble de nos constructions neuves atteint le standard Passif, soit une consommation d’énergie pour le chauffage inférieure à 15kWh/m²/an.
Les dispositifs mis en œuvre garantissent les conforts thermique et acoustique exceptionnels, et ce dans le respect des exigences budgétaires de construction prévues par les maîtres d’ouvrage. En effet, notre méthodologie de travail vise à mettre en place le bon matériau au bon endroit, avec une maîtrise technique interne tant sur les sujets thermiques / fluides que sur le travail de l’enveloppe thermique.
Dans une perspective de développement durable, nos choix de matériaux permettent de réduire les impacts négatifs sur la santé humaine et sur l’environnement. Ils sont exempts de COV, de formaldéhydes et autres molécules pouvant présenter des risques sur la santé humaine. Ils sont sélectionnés et mis en œuvre en tenant compte d’une part de leur cycle de vie, de leur possibilité de recyclage; et d’autre part de leur bilan carbone.
Notre démarche est fondée sur une collaboration vertueuse entre tous les acteurs du projet, et garantit le respect des partis pris initiaux, fixés conjointement avec le maître d’ouvrage en la faveur de projets exemplaires et pérennes.
Pour quelles raisons avez-vous choisi de développer le standard passif ?
Il s’agit d’une démarche globale de bon sens et synonyme de sobriété, de confort et durabilité. En tant qu’acteurs de l’acte de construire, il me semble important, primordial, de ramener au cœur de la conception « l’humain ». C’est ce que permet le standard passif.
Selon vous quelles sont les compétences/connaissances incontournables pour réaliser dans les règles de l’art un projet de construction/rénovation passive ?
- Connaissance des matériaux ( capacités thermiques, calcul des points de rosée etc…)
- Capacité à concevoir des détails techniques poussés (ponts thermiques etc…)
- Approche globale dans la manière de concevoir : sobriété, compacité
- Economie de la construction
Nous sommes en train de traverser une crise qui touche le prix des matières premières, comment faites-vous face à cette situation ?
Toujours dans une démarche de sobriété globale, il s’agit de limiter la consommation de matière inutile, privilégier les filières courtes / locales et, par une conception maitrisée, limiter le recours aux systèmes techniques coûteux (pour le chauffage, le rafraichissement etc…).
Il faut par ailleurs arrêter de raisonner à court terme : construction ; mais en terme de coût global – sur la durée de vie. 80% du coût d’un bâtiment sur une durée de vie de 35 ans est liée à son exploitation et sa maintenance. Cela donne à réfléchir. La conception passive permet de s’affranchir de toute inquiétude sur le coût de l’énergie à long terme au regard de ses faibles consommations !
A l’heure actuelle, pensez-vous que le passif soit la solution pour rendre la construction plus soutenable et pourquoi ?
- C’est une certitude. Elle garanti une limitation drastique des consommations, touts énergies confondues tout en garantissant le confort des occupants. Nous gagnons sur les deux tableaux :
- Limitation de la précarité énergétique
- Baisse de la consommation globale en énergie !
Pourriez-vous partager un moment mémorable ou une réalisation dont vous êtes particulièrement fier dans votre parcours professionnel ? Expliquez votre choix.
Immeuble tertiaire de la Providence à Quimper : plus grand bâtiment tertiaire certifié Passivhaus de la Région !